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DÉCRYPTAGE
min / Publié le 22/11/23

Décarboner, un véritable enjeu stratégique pour Michelin

Michelin s’efforce de réduire son empreinte environnementale depuis plus de trente ans. Mais face à l’urgence climatique, Michelin veut aller plus loin avec un plan de décarbonation ambitieux pour 2030 et un objectif « zéro émission nette » à l’horizon 2050 qui s’inscrivent dans la vision « Tout durable » du Groupe. 

Entre 1850 et 2020, la température a augmenté en moyenne de 1,1°C à la surface du globe. Et l’emballement thermique continue depuis 1970. L’Accord de Paris, ratifié par 194 Parties en 2015, prévoit de maintenir cette augmentation bien en-dessous de 2°C, Force est de constater que nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire et le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) est alarmant. Son pire scénario table sur une augmentation de 4,5°C à l’horizon 2100 avec des conséquences désastreuses pour l’Homme et l’environnement. « Chaque tonne de carbone émise dans l’atmosphère coûte des vies humaines », martèle Esther Duflo, Prix Nobel d’Economie.

Les révolutions industrielles successives, la croissance économique et démographique, la mondialisation de l’économie ont accéléré le réchauffement climatique. Que faire ? Toute entreprise industrielle a forcément un impact sur l’environnement car elle a besoin de matières premières et d’énergie pour produire, transformer, transporter, vendre... Tout l’enjeu consiste, entre autres, à réduire son empreinte carbone donc à décarboner ses activités directes et indirectes pour freiner le réchauffement climatique, sans renoncer à produire des biens et services essentiels au développement humain.  

Michelin, avant-gardiste sur l’environnement

Michelin l’a compris en lançant son premier pneu « vert » offrant une meilleure efficacité énergétique en 1992. La silice ajoutée à la gomme diminue la résistance au roulement, donc réduit la consommation de carburant et de fait les émissions de CO2. Par ailleurs, en 2002, bien avant la plupart des grandes multinationales, Michelin publie sa charte Performance et Responsabilité, dont l’un des cinq principes fondamentaux est le respect de l’environnement.  

En 2021, Michelin s’engage dans une stratégie pour lutter contre le changement climatique par conviction, avec la ferme volonté de rester dans la limite d’une augmentation de 1,5°C à travers la campagne Race to Zero, en totale transparence et sans compensation carbone. Cet engagement s’inscrit dans l’approche « Tout durable » du groupe Michelin, qui repose sur l’équilibre entre People - Profit - Planet.  

La protection de l’environnement est l’un des trois axes de cette approche et Michelin vise à atteindre « zéro émission nette » à l’horizon 2050. Il s’agit de réduire les émissions de CO2 liées à ses propres activités et à celles de sa chaîne de valeur de 90 %, et préparer à plus long terme la capture et le stockage permanent d'un volume de CO2 équivalent aux émissions résiduelles annuelles. 

Cet objectif passe donc par un plan de décarbonation ambitieux à l’horizon 2030 qui prévoit une réduction des émissions de dioxyde de carbone de l’ensemble des sites de production, des opérations de logistique, de la chaîne d’approvisionnement, ainsi que la conception de pneumatiques à meilleure efficacité énergétique, le développement de la mobilité bas-carbone via la filière hydrogène... Et cela, en parallèle d’une politique de préservation des ressources à travers l’intégration de toujours plus de matériaux renouvelables ou recyclés1 dans ses pneumatiques. Les leviers d’action sont multiples. 

Les matériaux renouvelables sont ceux obtenus à partir de ressources naturelles dont le stock peut se reconstituer sur une période courte à l’échelle humaine, comme la biomasse. Sont donc exclus les ressources fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon, etc.) et les minéraux. (D’après l’American Chemical Society - «12 principes pour la chimie verte »). Les matériaux recyclés sont les matières premières générées par toute opération de valorisation par laquelle des déchets, industriels ou de post-consommation, sont retraités en produits, matériaux ou substances. La valorisation énergétique et le retraitement en matériaux à utiliser comme énergie sont exclus. (Selon la définition de la directive européenne sur les déchets).

Des objectifs clairs 

La stratégie de Michelin sur le changement climatique et son plan de décarbonation s’appuient sur des objectifs validés par l’Initiative Science Based Targets (SBTi) créée par différents organismes internationaux (CDP, GC, WRI, WWF...). Le point de départ est de mesurer ses émissions de gaz à effet de serre pour établir son bilan carbone. Il existe différentes méthodologies qui ont pour point commun de catégoriser les émissions en trois périmètres : les Scopes 1, 2 et 3. 

Le Scope 1 regroupe les émissions de gaz à effet de serre (GES) émanant directement de l’entreprise (utilisation de combustibles fossiles pour son procédé industriel, et son chauffage, etc). Le Scope 2 comptabilise les émissions de GES indirects issue de l’énergie achetée et consommée par l’entreprise. Le Scope 3 rassemble toutes les autres émissions indirectes comme les achats de matières premières, de services, mais aussi l’utilisation des produits et services vendus. Le Scope 3 ne relève pas de la responsabilité directe de l’entreprise, mais c’est le plus vaste et le plus impactant sur l’environnement.  

Michelin a effectué une analyse poussée du cycle de vie du pneumatique, allant de l’extraction des matières premières au traitement du pneu en fin de vie, et a fixé des objectifs de réduction des émissions de CO2 pour chaque étape, comme par exemple -30 % environ de tonnes de CO2 pour l’énergie amont, les opérations de logistique par rapport à 2019, +10 % d’efficacité énergétique des pneus pendant la phase d’usage en 2030 par rapport à 2020. 

La démarche environnementale du Groupe

Quelles solutions concrètes ?

Le plan de décarbonation élaboré par Michelin passe à la fois par la sobriété et la transition énergétique. Concernant la fabrication des pneumatiques (Scopes 1 et 2), l’objectif est de réduire de plus de la moitié les émissions de CO2 des sites industriels d’ici à 2030 en consommant moins et en consommant mieux.  

Le déploiement de presses de cuisson électriques en remplacement des presses de cuisson à vapeur d’eau, très énergivores en gaz, a déjà commencé sur plusieurs sites de production, comme à Cuneo en Italie. A terme, 60 à 70 % du parc de presses de cuisson sera électrifié. 

Plan de décarbonation du Groupe

Depuis 2019, l’usine des Gravanches, à Clermont-Ferrand, est la première usine de fabrication de pneumatiques MICHELIN « zéro émission nette » au monde. Le chauffage est assuré par une pompe à chaleur qui récupère les calories issues du procédé de fabrication et toute l’électricité nécessaire à son fonctionnement est garantie d’origine renouvelable.  

Depuis 2008, le groupe Michelin a mis en œuvre une démarche de développement des énergies renouvelables.

En 2023, les sites du Groupe implantés dans 13 pays de l’Union Européenne, en Asie et au Brésil ont consommé de l’électricité garantie d’origine renouvelable. La sobriété énergétique est toujours la priorité de la feuille de route « zéro émission nette ». 

En 2023, on recense 361 projets qui ont nécessité 114 millions d’euros d‘investissement.

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En 2023, on recense 361 projets qui ont nécessité 114 millions d’euros d‘investissement.

Et le Scope 3 alors ?

Les émissions de gaz à effet de serre du Scope 3 n’émanent pas directement de l’Entreprise, mais Michelin compte bien agir sur sa chaîne de valeur pour atteindre ses objectifs de « zéro émission nette ». En 2023, les émissions du Scope 3 du Groupe s’élevaient à 143 millions de tonnes de CO2, dont 91 % liées à l’usage des pneus du Groupe vendus dans le monde. 

Parmi les 15 catégories dans le Scope 3 (appelées postes d’émissions) répertoriées par la méthodologie Greenhouse Gas Protocol, la n°11 « Utilisation des produits vendus » plombe bien souvent l’empreinte carbone d’une entreprise. Michelin compte agir sur ce poste en améliorant l’efficacité énergétique de ses pneumatiques avec pour objectif +10 % d’efficience en 2030 vs. 2020. La gamme MICHELIN e.PRIMACY en est un bel exemple. Avec sa faible résistance au roulement, le pneu MICHELIN e.PRIMACY est le champion de l’efficacité énergétique et ouvre la voie à une nouvelle génération de produits conçus en tenant compte de l’analyse de leur cycle de vie. De l’extraction des matières premières en passant par la fabrication, la distribution, l’utilisation et le recyclage, tous les impacts environnementaux du pneu e.PRIMACY ont été calculés et optimisés.  

Le transport, la chaîne d’approvisionnement - les fournisseurs de matières premières -, sont aussi des voies de travail ciblées par Michelin pour atteindre le « zéro émission nette ». Transporter moins, mieux et différemment en privilégiant le multimodal et le décarboné est un enjeu majeur. Michelin respecte sa feuille de route avec -25 % d’émissions de CO2 liées au transport en 2023 par rapport à 2019, et propose même des solutions concrètes avec l’aile gonflable Wisamo qui permettra de décarboner le fret maritime. Quant aux fournisseurs, leur processus d’intégration, d’engagement et de suivi est déjà défini pour 2024 avec 70 % de leurs émissions de CO2, correspondant aux achats du Groupe, devant être couvertes par des objectifs scientifiques. A horizon 2030, Michelin vise une réduction de près de 30 % des émissions liées à ses achats de matières premières par rapport à 2019. Pour le traitement des pneus en fin de vie, Michelin s’est rapproché de partenaires techniques pour valoriser et réutiliser certaines matières premières (noir de carbone, acier).

Dé-car-bo-ner

Quatre syllabes pour lutter contre le réchauffement climatique. Michelin s’est lancé dans un vaste chantier pour atteindre ses objectifs de « zéro émission nette » et respecter son approche « Tout durable » à l’horizon 2050. Le plan de décarbonation du Groupe se fait en toute transparence et par réelle conviction pour gagner cette course contre-la-montre climatique. En parallèle, Michelin poursuit son engagement à travers une véritable démarche de réduction de son empreinte environnementale : protection de la biodiversité sur ses sites, préservation des ressources, filière de caoutchouc naturel responsable, ...

*La catégorie de pneus à laquelle appartient MICHELIN e.PRIMACY est définie par les gammes de pneus d’été de marques Premium telles que CONTINENTAL, GOODYEAR, BRIDGESTONE, PIRELLI, DUNLOP, pouvant être achetées par un consommateur auprès d’un détaillant. Hors gammes conçues pour répondre aux cahiers des charges spécifiques « première monte » des constructeurs automobile. 

À l’état neuf, le pneu MICHELIN e.PRIMACY génère 2 kg/t de résistance au roulement de moins que la moyenne de ses concurrents, ce qui équivaut à une réduction de la consommation de carburant allant jusqu’à 0,21 l/100 km pour une VW Golf 7 1.5 TSI, ou à un gain d’autonomie de 7% pour une VW e.Golf. 

La consommation d'énergie fait référence au carburant pour les véhicules thermiques et hybrides, et à l'électricité pour les véhicules électriques. 

Tests de résistance au roulement sur machine réalisés par Applus Idiada, à la demande de Michelin, en Juin (pneu neuf) et Août (rabotage jusqu'à 2mm) 2020, en dimension 205/55 R16 91V, comparant le pneu MICHELIN e.PRIMACY (neuf : 5.58kg/t & usé : 5.13kg/t) au pneu MICHELIN PRIMACY 4 (neuf : 7.74kg/t & usé : 6.25kg/t) ; BRIDGESTONE TURANZA T005 (neuf : 7.17kg/t & usé : 5.81kg/t) ; CONTINENTAL ECOCONTACT 6 (neuf : 6.39kg/t & usé : 5.49kg/t) ; CONTINENTAL PREMIUM CONTACT 6 (neuf : 8,93kg/t & usé : 6,94kg/t) ; DUNLOP BLURESPONSE (neuf : 7.97kg/t & usé: 5.54kg/t) ; GOODYEAR EFFICIENT GRIP 2 (neuf: 7.01kg/t & usé: 5.38kg/t) ; PIRELLI CINTURATO P7 BLUE (neuf: 6.96kg/t & usé: 6.30kg/t) ; PIRELLI CINTURATO P7 (neuf : 8.79kg/t & usé : 6.97kg/t).  Une conduite respectueuse de l'environnement dépend fortement des habitudes de conduite, du véhicule et de la pression des pneumatiques.