L’eau, l’autre grand défi du développement durable Le 22 mars, comme chaque année, c’est la journée mondiale de l’eau : "The Water World Day" sous l’égide des Nations Unies. L’occasion de rappeler l’engagement du groupe Michelin en faveur de la réduction de son empreinte environnementale en eau. 22 mars 2018 Imprimer Si les questions environnementales ont en effet beaucoup tourné ces dernières années autour de la pollution atmosphérique et des émissions de CO2, bien que moins souvent évoquée, la gestion de l’eau n’en est pas moins un sujet majeur. Dans ce domaine, et cela ne date pas d’hier, notre Groupe agit. L’eau est vitale pour l’humanité. C’est une ressource a priori abondante, mais l’eau douce sous forme liquide ne représente que 0,5 % de l’eau présente sur le globe. Cela laisse tout de même plus de 10 millions de km3 disponibles, mais ils sont inégalement répartis. Ce qui crée dans certaines régions des situations de tensions entre populations, sur fond de pénurie. Pour mieux gérer cette ressource rare - appelée « or bleu » - il faut à la fois en réduire les prélèvements, optimiser son utilisation et protéger les nappes phréatiques ainsi que les eaux de surface de la pollution. Le monde agricole, qui « consomme » 70% de l’eau au niveau mondial, est concerné au premier chef. Mais l’industrie (22% des prélèvements mondiaux, chiffre qui monte à 59 % dans les pays développés), doit également se mobiliser à la hauteur des enjeux. 22% des prélèvements mondiaux d’eau pour l'industrie 70,5 L pour 1 pneu voiture 9,3 m3 pour 1 tonne de pneus 590 m3 pour 1 tonne de blé Dès 2005, lorsque nous avons créé le MEF (Michelin Environnemental Footprint) l’indicateur de notre empreinte environnementale, nous avons intégré l’eau parmi ses composantes, au même titre que notre consommation d’énergie, nos émissions dans l’atmosphère ou encore nos déchets. Dans l’ensemble de nos sites industriels, nous œuvrons quotidiennement à réduire nos prélèvements en eau, ce qui commence par la sensibilisation de l’ensemble de nos collaborateurs et leur responsabilisation. Nous prélevons aujourd’hui environ 29,5 millions de m3 d’eau par an, principalement pour le refroidissement de nos installations et la production de vapeur. Grâce aux efforts entrepris, nous avons réussi depuis 2005 à diminuer de 38% la quantité d’eau prélevée pour la fabrication de nos pneus : une réduction significative. Aujourd’hui, nous prélevons en moyenne 8,6 m3 d’eau pour fabriquer une tonne de pneu, soit un peu plus de 70 L pour un pneu équipant un véhicule léger. ACTIONS TECHNIQUES Gain de performance en m3 par tonne de produits finis entre 2016 et 2017 Ladoux – France Amélioration de 17 %, soit 40 000 m3 en moins, suite à la mise en place des mesures de réduction des fuites et le renforcement du plan de surveillance. Avallon – France Amélioration de 7 % grâce à la mise en boucle fermée de la station de lavage à haute pression des pneus destinés au rechapage, et à la détection des fuites avec alerte immédiate par téléphone. Davydovo – Russie Amélioration de 7 % suite à la substitution par un système à air des pompes à eau basées sur un fonctionnement à vide, couplée à une vigilance accrue pour chasser les fuites sur le procédé de préparation. Alessandria – Italie Sur une ligne de production, la consommation d’eau a été divisée par cinq grâce à un nouveau type de traitement d’eau par ultrason. Le retour sur l’investissement est immédiat et la pertinence pour d’autres sites du Groupe a été démontrée. Queretaro – Mexique Amélioration de 9 % grâce à l’optimisation du traitement de l’eau des tours aéroréfrigérantes. PROGRAMME DE SENSIBILISATION VALORISATION Chennai – Inde Dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, le site a lancé un concours auprès les salariés afin d’identifier chez soi des actions d’amélioration concernant les enjeux eau. Trois lauréats ont été récompensés avec du matériel afin de mettre en œuvre les actions proposées. Pirot – Serbie Lors d’une journée portes ouvertes, le site a organisé une série de présentations réunissant plus de 6 000 personnes, enfants et adultes, autour de réflexions des enjeux d’eau au quotidien. Sites – Allemagne A fin 2017, tous les sites allemands ont mis en œuvre la nouvelle méthodologie d’évaluation des enjeux d’eau, ce qui permet une sensibilité accrue aux enjeux, de la part des techniciens concernés jusqu’aux Directeurs de site. Groupe une communication interne trimestrielle ont permis d’illustrer des actions concrètes et de mettre en avant des témoignages des Directeurs de site. 3 questions à Christophe Simoes Corporate HSE – Environment, water program leader, Michelin POURQUOI LE GROUPE Michelin S’INTÉRESSE-T-IL AUTANT À LA GESTION DE L’EAU ? Après avoir atteint un certain niveau de performance au début de la décennie en cours, nous avons souhaité enrichir notre maîtrise des enjeux de l’eau et accélérer nos progrès. Nous avons mis en place une équipe expert eau, la Water Expert Team, en 2014 pour construire une démarche mieux adaptée, qui permet d’anticiper et de couvrir les impacts (qualité, volume, écosystèmes, santé), les risques et opportunités (business continuity, image, évolution réglementaire) et les coûts opérationnels liés à tous ces enjeux. Depuis 2016 et après 2 ans de développement, nous déployons sur demandes des sites cette démarche au niveau du Groupe. Elle s’appuie sur trois piliers : la mise en place d’une structure pérenne de gestion de l’eau, le développement d’une véritable culture de l’eau non seulement dans l’entreprise, mais aussi autour d’elle, ainsi que la réalisation concrète d’actions de progrès sur le terrain. Cette démarche a reçu un accueil très positif et les sites sont demandeurs. Fin 2017, environ 30 % d’entre eux avaient mis en œuvre cette démarche. Afin de garantir et d'accélérer le progrès à 2020 et de préparer l'après 2020, une démarche via un programme eau, portée et suivi par le Comité Exécutif, a été mise en place. Le programme a été construit en impliquant 25 départements différents au sein du groupe et il engage toutes les zones géographiques. CONCRÈTEMENT, QUELLES MESURES SONT PRISES SUR LE TERRAIN ? Un des tout premiers pas consiste à donner du sens aux enjeux de l’eau sur et autour de nos sites. Notamment aux travers de diverses actions de communication, de sensibilisation. En 2016 par exemple, nous avons fourni sur 4 sites en France des kits (douchette et aérateurs) afin de sensibiliser nos employés, ainsi que leurs familles et leurs proches. 2 500 kits ont été distribués soit une réduction estimée à 100 000 m3 d’eau prélevé par an. Et 10% d’économie d’énergie associée ! Sur le terrain, nous avons une approche responsable et pragmatique. Nous prenons des mesures adaptées, spécifiques à chaque usine, pour plus d’efficacité. Par exemple, l’usine Shenyang 2, située dans le nord de la Chine – une zone de fort stress hydrique, est capable de délivrer une tonne de produits finis avec seulement 4,4 m3 d’eau. Nous ne nous bornons pas seulement à travailler sur la réduction des prélèvements. Les enjeux portent également souvent sur la qualité de l’eau, et donc son traitement, ainsi que sur les coûts opérationnels. Dans tous les cas, nous communiquons sur les progrès accomplis pour valoriser la démarche et accélérer le déploiement de mesures sur d’autres sites. Nous effectuons également un travail spécifique avec nos entreprises prestataires liées au cycle de l’eau, du prélèvement au traitement des eaux usées, pour accélérer les progrès. Avec eux, nous étudions comment optimiser les systèmes existants, quelles nouvelles pratiques peuvent être mises en place, ou comment intégrer les dernières innovations quand elles sont pertinentes. QUELLES SONT LES OBJECTIFS À TERME ? Aujourd’hui, notre nouvelle méthodologie est considérée par des experts du domaine comme mature et complète. Elle devrait donc permettre une amélioration continue de nos performances au niveau global du Groupe sur de nouveaux axes. Nous préparons actuellement l’après 2020 et la vision 2030. Cette démarche s’appuie sur un engagement fort du top management du Groupe à progresser et devra nous permettre de continuer de croître de manière toujours plus responsable. En raison de sa connaissance des contextes d’eau, de sa stratégie et gouvernance et de sa gestion de risques et d’opportunités, Michelin a obtenu en 2017 une notation de “A-” soit catégorie leadership, de la part du CDP (l’ancien Carbon Disclosure Project), l’organisation mondiale qui mesure les performances environnementales des villes et des entreprises. Un progrès notable depuis sa notation de “B-” en 2015 et “B” en 2016. Cette maturité du groupe dans la gestion de l’eau nous permet de participer à des initiatives plus larges. Depuis 2014, nous avons ainsi accéléré notre participation au sein de l’EPE (Entreprises Pour l’Environnement) où nous faisons partie du groupe de travail spécifique consacré à l’eau. En 2018, dans ce cadre un glossaire de pratiques « ABC d’eau. Ménager l’eau » sera publié et intégrera 4 pratiques mises en œuvre par Michelin. En 2015, nous avons également participé à la création du Water Industry Club lors de la journée mondiale de l’eau afin de partager des pratiques concrètes directement entre industriels. Le printemps de la gastronomie française En savoir plus La compétition à l'avant-garde de la mobilité durable En savoir plus