Les transports étant responsables de 23 % des émissions mondiales de CO2, l’électrification du parc automobile apparaît, à terme, comme le meilleur moyen d’améliorer considérablement la qualité de l’air : en réduisant ces émissions de 95 % et en supprimant des émissions d’oxyde d’azote et de particules fines.
Deux faiblesses limitent actuellement le développement des véhicules électriques : leur autonomie limitée – de 100 à 300 km, selon l’usage – et la durée d’immobilisation nécessaire à une recharge complète. Par ailleurs, des énergéticiens ont estimé que l’alimentation d’un million de véhicules électriques à batterie mobiliserait l’équivalent de la production d’une centrale nucléaire.
Le principe de la pile à hydrogène fait disparaître ces limites : de l’oxygène au contact de l’hydrogène permet de produire de l’électricité et de l’eau (principe de fonctionnement de la pile à combustible). Ne dégageant que de la vapeur d’eau, le véhicule à hydrogène peut parcourir une distance comparable à un véhicule thermique – de 500 à 600 km – sans un arrêt. La recharge, dans une station spécifique, prend alors 3 à 5 minutes.
La conception d’une pile à hydrogène implique l’utilisation de métaux rares – tel le platine – mais dans un volume qui reste équivalent à celui nécessaire à la fabrication d’un pot catalytique pour véhicule thermique (élément dont le véhicule à hydrogène n’a pas besoin). Quant à la production d’hydrogène, elle fait l’objet de deux méthodes : plus de 90 % se fait actuellement à partir d’hydrocarbures, par vaporeformage ; peu onéreux ce principe génère des gaz à effet de serre. La seconde méthode est, quant à elle, totalement décarbonée : l’hydrogène est produit par électrolyse de l’eau, en s’appuyant sur des énergies renouvelables ; en cours de déploiement, cette technique devrait rapidement devenir compétitive.
L’hydrogène correspond ainsi à la mobilité durable telle que Michelin l’envisage : il supprime les émissions de CO2, améliore la qualité de l’air et favorise la transition énergétique, tout en étant capable de répondre à tous les usages.
La technologie est mature ; mais son perfectionnement permettra d‘offrir encore davantage de performance et de fiabilité. Pour la rendre accessible partout et sur tous les modes de Transports la mobilisation de tous les acteurs industriels et institutionnels, tout au long de la chaîne de valeur est nécessaire, ainsi qu’une densité suffisante du réseau d’infrastructure de recharge hydrogène.
Actionnaire depuis 2014, nous accompagnons Symbio FCell, PME française innovante, à l’origine du premier prolongateur d’autonomie hydrogène. Il permet de convertir tout véhicule électrique en hybride électrique/hydrogène. Ce qui favorise une adoption rapide de cette technologie, sans attendre la sortie de nouveaux modèles.
Notre filiale IMECA accompagne Symbio FCell dans l’industrialisation de cette technologie. En 2016, Engie nous a rejoint au capital, en apportant son expertise dans la production de l’hydrogène décarbonée ainsi que pour les infrastructures de distribution.
Michelin soutient la filière hydrogène à tous les niveaux. Le Groupe est membre du FCHJU de Hydrogen Europe, qui regroupe l’ensemble des industriels européens, la recherche et les associations nationales ; de l’Association Française pour l’Hydrogène et les Piles à Combustible (AFHYPAC), de l’AVERE, qui œuvre au déploiement de la mobilité électrique, et de Tenerrdis, un pôle de compétitivité qui comprend de nombreux acteurs de la filière énergie hydrogène. Nous soutenons également pleinement le projet « Zero Emission Valley » de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui veut ainsi devenir la région « fer de lance » de la mobilité hydrogène à l’échelle européenne et qui ambitionne de la sorte de booster la mobilité hydrogène.
Enfin, fidèle à notre passion pour la compétition, permettant de repousser les limites d’une technologie, nous sommes partenaires de Green GT, qui propose le seul véhicule de compétition électrique hydrogène. En confrontant la pile à hydrogène aux conditions extrêmes des courses d’endurance, nous serons en mesure d’apporter des garanties de sécurité et de performance aux futurs clients.
Le Japon, la Corée et la Chine sont déjà très engagés en faveur de l’hydrogène. Plusieurs constructeurs dans ces pays proposent déjà des modèles commerciaux. Tous ces pays ont mis en place une fiscalité favorable ou des programmes de subventions très incitatifs. La Chine a, en effet, décidé d’établir des quotas et de réserver la subvention à l’achat, jusque-là consacrée à tous les véhicules électriques, aux seuls véhicules à hydrogène.
Dans ce sillage, l’Europe accélère. La filière française, à titre d’exemple, est aujourd’hui opérationnelle. Elle met en place une stratégie de déploiement simultané de véhicules et de stations de recharge, en ciblant les régions où le potentiel est démontré. Cela permet de passer sans délai à l’hydrogène au niveau local, tout en installant les bases d’un futur maillage national.